Galère sexo #4 : je ne me sens pas à l’aise dans ma sexualité
Tout le monde le fait, tout le monde semble savoir le faire. Mais, en vérité, nous sommes nombreux à ne pas être totalement à l’aise quand il s’agit de sexualité ! On écume les pistes pour gagner en confiance en soi et en l’autre.
« Tout le monde le fait c’est que ça doit pas être si laborieux que ça ! »
« Pourquoi moi je galère ? »
« Ça à l’air d’être juste du plaisir pour tout le monde et moi je me sens pas si bien »
La vérité, c’est que la sexualité n’est pas innée, elle s’apprend, tout au long de la vie et avec chaque partenaire.
S’il y a bien une chose vraie, c’est qu’en termes de sexualité, il y’a beaucoup de faux semblants ! De cette fille-hypersexy-qui-jouit-à-tous-les-coups à ce mec qui enchaine les conquêtes et tient des heures en érection, en passant par ce couple qui à l’air de ne jamais sortir de la fameuse lune de miel de début de relation : il y’a a fort à parier que tout n’est pas si « fluide » !
Tu n’es donc certainement pas le·la seul·e à rencontrer des galères sexuelles. 🫂
Maintenant, qu’on a remis le paysan sur son tracteur, parlons de comment gagner en aisance dans la sexualité. En effet, ne pas se sentir à l’aise dans son intimité peut être une source d’inconforts, de difficultés relationnelles ou personnelles et peut même impacter la santé mentale. Il est donc important de prendre le temps d’y penser, d’essayer de (se) comprendre et de consulter, si besoin. 🩵
Par où commencer pour se sentir, enfin, à l’aise dans sa sexualité ?
Nice to meet you « moi-même » !
Et si tu étais une rencontre cruciale pour développer ta sexualité ?
Comprendre son anatomie et ses zones érogènes
Cela peut passer par différentes étapes : autobservation avec un miroir, observation de planches anatomiques (je recommande celles de Diane Deswarte et Sirine Vk sur Club Kamami) caresses et masturbation.
J’insiste sur la notion de progression. Lorsqu’on est coupé·e de ses sensations, cela demande un peu de temps au cerveau pour reconnecter avec le corps. Alors on ne néglige aucune étape : on regarde, on touche et on explore !
👉Pourquoi c’est si important ? Pour se faire du bien à soi même mais aussi pour demander ce qu’on aime et refuser ce qu’on n’aime pas.
Identifier ce qui nous excite
… et ce qui plombe notre désir !
On sait que le désir fluctue tout au long de la vie en fonction des périodes de vies, de notre hygiène de vie, de notre état de santé, notre niveau de fatigue et l’état de nos relations personnelles et sociales. Mais, il est plus rare de prendre du temps, régulièrement pour mettre les mots sur ce qui nourri notre désir.
Quelles sont les situations, les attitudes, l’état d’esprit ou encore les contextes qui nous mettent l’eau à la bouche ? 🤔
Pour travailler cet imaginaire érotique, il est intéressant de débuter par se réserver des moments d’explorations érotiques — dans son cerveau. Cela peut être accompagné, ou non, d’une masturbation (et on rejoint le point précédent !).
Si cet imaginaire se montre un peu paresseux, on peut s’appuyer sur des contenus érotiques, en privilégiant les audios et les lecture pour laisser une part du cerveau actif dans la création de scénarios.
Un autre travail est celui d’identifier ce qui inhibe le désir : la fatigue, les conflits, le stress, une mauvaise perception de soi même, un sentiment d’insécurité avec ses partenaires. Une fois qu’on met les mots dessus, il est plus aisés de rectifier le tir en répondant à ces besoins nécessaires à la préservation du désir.
👉 En consultation, on prend le temps de passer en revue les expériences agréables et celles qui le sont moins mais aussi de déterminer ce qui manque au quotidien pour que le désir s’exprime librement.
Prendre confiance en sa personnalité érotique
Spoiler alerte : tes complexes te mettent des bâtons dans les roues sur la route du plaisir. En étant focus sur ton apparence, l’image que tu renvoies ou encore sur ce que le reste de la société pourrait penser sur ce que tu es en train de faire, tu es coupé·e d’une partie de ton plaisir (voir la totalité ! ). Ce phénomène est plutôt très répandu (surtout chez les personnes assignées femmes à la naissance) et porte le doux nom de spectatorisme.
Ok, prendre confiance en soi est bien plus facile à dire qu’à faire, mais cette confiance se travaille en solo ou en consultation ! Pour s’ancrer, enfin, dans tes sensations et le moment présent il est nécessaire de revenir aux sensations.
👉 Dans un premier temps il est possible de réunir des conditions pour être coupées de ce qui peut te parasiter : se bander les yeux, être dans le noir ou bien dans une ambiance très tamisée.
Si tu sens que ton esprit s’échappe, essaie de te concentrer sur ta respiration profonde et ample ou encore sur tes sensations en leurs donnant une forme et une couleur.
En bref, concentre-toi plutôt sur cette vague chaude et rouge que tu ressens au creux des reins plus que sur la possibilité que ton·ta partenaire croise la vision de ton anus (oui, c’est possible, non ielle n’en sera pas traumatisé·e).
👉 Dans un second temps, il est interessant d’incarner la personne que tu as envie d’être dans l’intimité (celle-ci peut changer ou évoluer). Cette personnalité s’exprime dans le domaine de l’intime et peut donc être bien différente de celle de la vie de tous les jours ! Plutôt d’humeur dominant·e ou docile ? Plutôt sensuel·le ou autoritaire ? La palette des personnalités érotiques et large, il y a de quoi s’amuser !
Avec un·e ou des partenaires : l’apprentissage continue !
La compatibilité innée est un mythe. Je parlerais plutôt de complicité et de connexion basée sur la confiance en soi et en l’autre, la communication, le sentiment de sécurité et le désir. En fait, c’est un ensemble de paramètres qui peut s’améliorer quand y porte attention.
Réunir les conditions idéales
Alors, je ne parle pas (forcément) d’une suite d’hôtel luxueuse et d’un jacuzzi mais, plutôt du minimum nécessaire au confort de tous·tes. Contrôler certains paramètres, permet de lâcher prise plus facilement (et de dire ciao à ce fameux spectatorisme) : luminosité adaptée, lieux, intimité, présence d’une salle de bain à proximité, insonorisation, etc.
Tous ces paramètres peuvent évoluer progressivement et leur importance peut diminuer face à votre confiance grandissante.
Explorer avant de présupposer
Nous sommes tous·tes différent·es, nous n’avons pas les mêmes goûts ni les mêmes zones érogènes — et nous ne sommes pas télépathes ! Alors, même en situation de relation de longue durée, il est important de garder en tête que l’exploration est à privilégier pour être sûr·e de ne pas être totalement à coté de la plaque.
👉 Un code peut être mis en place entre vous pour signifier que c’est agréable et encourager à continuer ou bien que c’est moyen et donc qu’on peut changer de pratiques. Ce code peut être des mots mais aussi des gestes (pour plus de subtilité).
Initier des conversations sur la sexualité
Il est préférable de privilégier les moments hors sexualité pour évoquer l’intimité.
Même si il peut paraître logique de « débriefer » juste après une moment intime, c’est souvent le moment ou nous sommes le plus vulnérables (parfois littéralement nu·es). Alors, pour préserver un maximum les égos et favoriser la bonne réception des messages, mieux vaut garder ces moments d’échanges des moments plus neutres et un peu plus à distance des moments intimes : en cuisinant, en se baladant, etc.
S’assurer d’être OK (soi-même et l’autre) à chaque étape
Ici, on rejoint un peu le point sur l’exploration. Avant de supposer que c’est ok et agréable : on demande !
Une pratique qui était très appréciée avant peut devenir inconfortable, source de malaise ou même perçue comme une violence. Nous évoluons, nos corps et nos envies aussi !
Et, on n’oublie pas de se demander, à soi même, de quoi on a (vraiment) envie et si c’est toujours ok — à chaque étape des moments intimes.
👉 Ce n’est pas parce qu’on mange de la mousse au chocolat à chaque dessert, qu’un jour on préférait pas une salade de fruit plus légère (et inversement ! ) (Tu me suis dans la métaphore ?)😉
Sexter
En plus de faire monter la température les messages caliente sont des bonnes pistes ! En effet, quand c’est d’accord pour tout le monde, sexter permet d’imaginer ce qui pourrait être exploré au prochain moment intime. C’est aussi un moment parfait pour poser des limites. Par message c’est parfois plus simple de glisser un « ça m’excite pas trop ceci mais je préférerais cela 😏 ».
Je propose cette exercice comme une sorte d’échauffement, qui permet de gagner en confiance, et de savoir en amont quels types de sensibilité sexuelle sera partagée.
⚠️ Attention, ce qui a été dit par sextos n’est pas un DEVOIR ! Et, comme toujours dans la sexualité, on a le droit de changer d’avis, à tout moment. 💜
Un grand nombre de facteurs complémentaires peuvent venir gâcher la chorégraphie intime : douleurs, questionnement de désirs, décalage de pratiques, écarts de désirs, manque de confiance, anxiété, antécédents de traumas relationnels et/ou sexuels, etc.
La sexualité est une source d’anxiété ? Tu te sens comme « bloqué·e » ? Tu redoutes les moments intimes, qui ne sont pas que du plaisir pour toi ? On en parle en consultation pour construire ensemble la confiance nécessaire pour t’apaiser dans ton intimité. 🫂
Aborder toutes ces thématiques en consultation est une très belle façon d’améliorer tes relations sexo-affectives et te sentir plus pleinement épanoui·e.
Un cadre privilégié réservé à aborder, à ton rythme, les différents aspects de ton épanouissement.
Consulter en sexo, c’est t’offrir un cadre pour prendre soin de toi et ton plaisir — et tu le mérites !
Comme je le dis toujours : SEXCARE IS SELFCARE !
Je suis Emma Puech Hélin, sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes atteintes de douleurs vulvaires et /ou de vaginismes et co-fondatrice de l’association Vulvae Fondation Santé.
Je consulte en cabinet à Paris (20) et en visio. Je serais ravie de te rencontrer pour composer, avec toi, l’accompagnement vers ton épanouissement. 🩵