Stress et sexualité : le mauvais match

Une sexualité toute en spontanéité et plaisir, dénuée de stress et de tension : c’est le rêve ! Pourtant, nous somme nombreux·ses à traverser des difficultés sur le chemin de l’épanouissement intime.

Le but ultime des moments coquins ? Le plaisir en toute spontanéité et lâcher-prise ! Mais, très souvent, il arrive que le stress s’en mêle et entraine des petits bugs et des petits couacs qui se cumulent et nous éloignent de ce fameux lâcher-prise.

Dans cet article, on va parler de ce perfectionnisme, cette pression de « ben faire » te met des bâtons dans les roues pour lâcher prise.

Et oui, sans même t’en rendre compte, le cercle vicieux du stress se met progressivement en place : plus tu stresses moins ça « fonctionne » et moins ça fonctionne, plus tu stresses. 🔁

Or, ce n’est plus un secret, les émotions négatives altèrent la sexualité et peut même carrément semer le trouble sexuel. 🫠L’adrénaline et le cortisone, les deux hormones du stress, ont un impact sur différentes fonctions du corps. Elles peuvent alors modifier les réflexes sexuels. En fait, c’est comme un grain de sable qui vient se mettre dans les rouages des ta sexualité. ⚙️

Le stress peut donc être à l’origine de :

  • Trouble de l’érection

  • Trouble de l’éjaculation

  • Diminution de la lubrification

  • Difficultés à ressentir du plaisir et / ou à atteindre l’orgasme

  • Baisse de désir

Il est important de savoir que le stress qui s’immisce dans ton intimité peut-être assez insidieux, et il est possible que tu n’aies pas l’impression d’être si stressé·e que ça.

Pourtant, les sources de stress sont nombreuses dans une société qui prône la performance sexuelle et qui te pousse a croire que si tu n’es pas à ton max alors les conséquences seraient gravissimes. Tu peux alors développer différentes appréhensions : ****peur de perdre ton·ta partenaire, redouter l’aggravation des difficultés, incompréhension de la cause des difficultés, anticaption des conséquences sur la relation,etc.

Moralité, tout se mêle dans ta tête et ne laisse plus beaucoup d’espace au plaisir simple et spontané. 😵‍💫

Les solutions pour se sentir mieux dans ses baskets et sous la couette !

👉 Place au bien-être

Non, je ne vais pas me prétendre coach de vie mais, je ne pouvais pas passer à côté de l’importance de se faire du bien de façon générale. Pour lutter efficacement contre les sources d’anxiété et de stress, il est nécessaire de renverser la balance de ton quotidien pour qu’elle penche vers le bien-être. Donc pour la faire pencher du bon côté on ajoute les activités qui font du bien, les moments qui ressoudent et on diminue la part d’obligations au maximum !

En bref, on priorise, vraiment, ses envies : prendre un bain, se balader, couper le téléphone une bonne paire d’heure, bouquiner avec un café, partir en randonnée, aller se faire masser, prendre soin de sa peau, créer, etc.

Bonus : le mouvement est bénéfique à la gestion du stress. Alors c’est le moment de se mettre à l’activité sportive douce ou intense qui te fait envie.

👉 Respirer mieux pour kiffer plus

C’est souvent la grande oubliée de l’intimité et pourtant la respiration est bel et bien au centre de TOUT.

Respirer est un réflexe et, heureusement, nous n’avons pas à y penser. Cependant, cette respiration et ses bienfaits ont tendance à être négligés et sous exploités au quotidien. Une respiration ample et profonde permet non seulement d’apaiser le système nerveux, de calmer les éventuelles sensation de stress mais aussi d’améliorer les l’excitation sexuelle.

En fait, en respirant mieux, l’irrigation des organes génitaux sera meilleure et permettra une meilleure lubrification ou une meilleure érection.

En plus, en pensant à ta respiration, tu te reconnecteras à toi, au moment présent et donc à tes sensations. Alors on respire, en pleine conscience, au quotidien (quelques minutes par jour) et on y a recours dans l’intimité aussi !

👉 Contrôler le contexte pour lâcher prise

L’idée ? Diminuer les sources de stress relatives au moment intime.

Pour cela, on va contrôler un maximum de paramètres qu’on pourra se permettre d’oublier une fois qu’ils sont mis en place — et ça, ça créer de l’espace dans la tête !

Alors, je t’invite à réfléchir à l’endroit, au niveau de confort, à la lumière, à la possibilité de fermer à clé, la proximité d’une douche ou de toilettes. Tout ce qui te permet de limiter les pensées parasites est interessant à mettre en place.

L’idée est de prioriser le contexte le propice à notre bien être et, surtout, à notre apaisement.

👉 Stop à l’interprétation, place à la discussion

Ok, maintenant que l’environnement est sous-contrôle, passons à ce que nous ne pouvons pas, vraiment, contrôler : l’autre. Une grande source de stress peut provenir de tout ce que tu ressens vis à vis de ton·ta partenaire et de ses réactions.

Et, c’est là que la sexologue te parle de la fameuse communication. 🫣

Pourquoi c’est si important ? Car sans communiquer tout ce que tu comprends de l’attitude de ton·ta partenaire est une interprétation qui est influencée par tes émotions, par ton passé, par ta construction, par ta culture, etc. Tu es peut-être totalement dans le faux quand tu penses que ton·ta partenaire est frustré·e/soûlé·e/blasé·e/ [insérer un autre adjectif bien négatif, bien su- interprété] — tant qu’il·elle ne l’a pas formulé, tu ne peux pas réellement savoir ce qu’il se passe dans sa tête.

Comment faire ? C’est vrai que ça peut-être inconfortable, voire carrément une charge mentale, d’aller vers l’autre pour lui poser des questions sur ce qu’il·elle ressent, pense et perçoit — surtout dans un contexte d’intimité. Alors, il est possible non pas d’aller au devant de la question en permanence mais de laisser savoir, explicitement, à ton·ta partenaire qu’il·elle peut exprimer verbalement ce qu’il·elle ressent ou pense. En fait, c’est plus confortable pour tout le monde de créer un espace propice à la parole plutôt qe que de poser des questions incessantes pour essayer de se rassurer vainement. Ça t’évite de porter la charge du questionnement tout en n’oppressant pas ton·ta partenaire qui saura désormais qu’il·elle peut re faire part, quand il·elle le souhaite, se ce qu’il ressent.

👉 Laisser du temps au temps

Quand on subit le stress et l’anxiété, on a envie que la situation change …et vite ! Pourtant, tout ce processus de gestion et d’apaisement du stress pour laisser le bien-être refaire surface prend du temps.

C’est le moment de ralentir et de se prioriser (cf point 3) et de prendre temps pour soi. Il faut laisser du temps au temps pour que les difficultés intimes s’estompent progressivement et que le plaisir puisse se refaire une place. L’empressement ne fera que t’éloigner de l’apaisement durable !

👉 Vivre une intimité globale

En attendant, pour profiter de tout ce temps, tu peux mettre l’accent sur des pratiques intimes plus distanciées de la performance sexuelle en misant sur l’exploration du reste du corps. C’est peut-être même une option de mettre la sexualité sur pause le temps de mieux connecter avec l’intimité et les sensations positives. Découvrir de nouvelles zones agréables voir érogène est, d’ailleurs, une stratégie de bien-être qui t’aide à de te connecter à toi et à ton·ta partenaire. D’ailleurs, après des moment de caresses et/ou de massages : vous pouvez instaurer un temps d’échange et créer le fameux espace de parole dont on parler plus haut.

👉 Solliciter un accompagnement vers l’apaisement

Ça fait partie de l'opération « prendre du temps pour soi » de consulter un·psychologue ou sexologue. La thérapie permet de mieux te comprendre et te connaître en identifiant les agents stresseurs mais aussi tes besoins et tes limites dans l’intimité. Les sources de stress peuvent être d’origines multiples et il est souvent difficile de les reconnaître seul·e entre celles qui proviennent de l’extérieur (exostress) et celles qui sont proviennent de soi-même (auto-stress).

Dans tous les cas ces types de stress peuvent avoir des répercussions sur le fonctionnement physique et donc sur ta fonction sexuelle !

⚠️ En cas de sentiment de blocages, il est d’autant plus intéressant de se tourner vers un·e professionnel·le pour bénéficier d’un endroit privilégier et confidentiel pour aborder ce sujet.

Comme je le dis toujours : SEXCARE IS SELFCARE !

Je suis Emma Puech Hélin, sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes atteintes de douleurs vulvaires et /ou de vaginismes et co-fondatrice de l’association Vulvae Fondation Santé.

Je consulte en cabinet à Paris (20) et en visio. Je serais ravie de te rencontrer pour composer, avec toi, l’accompagnement vers ton épanouissement. 🩵

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Galère sexo #4 : je ne me sens pas à l’aise dans ma sexualité